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 Le 6ème album du groupe, sorti le 9 mars 1987.

Le Joshua Tree était à l'origine un cactus isolé au milieu du désert du Nevada. Lors d'une séance photo le groupe trouva un arbre semblable et, posant à côté, décida de donner son nom à l'album..

Les chansons :

Where The Streets Have No Name : "Quand je suis allé en Afrique, j'ai vu des êtres humains au fin fond du desespoir, tout au bout du rouleau de la pauvreté mais dont l'esprit ne renonçait pas, refusait l'inéluctable. En revenant à Dublin, j'ai eu un choc... un choc mental qui a remis en cause ma façon de penser et de voir les choses... J'ai réalisé qu'ici en Occident, nous avons tout : la nourriture, la télé, le rock n' roll, les fringues, l'eau courante et même du boulot pour certains d'entre nous... mais j'ai ressenti un manque, quelque chose comme une pauvreté spirituelle même si le mot est un pêu fort. Et je me suis mis à écrire, à imaginer l'occident comme un désert, à considérer les villes comme le dernier endroit où j'avais envie de vivre, je voulais repartir..." BONO

I Still Haven't Found What l'm Looking For :  "C'est une sorte de gospel mais où l'esprit ne trouve pas le repos, ce qui n'est pas courant dans ce genre de musique. J'ai toujours adoré ce morceau d'Elvis Costello « Everyday 1 Write The Book » et j'ai voulu écrire quelque chose qui, d'une certaine manière, me protège... Ça commence simplement, comme un gospel... (il récite).., «J'ai franchi les plus hautes montagnes, j'ai couru à travers les champs pour me retrouver avec toi, j'ai couru, j'ai rampé, j'ai escaladé les murs de cette ville... ». Dans le refrain tout bascule quand je chante « Mais je n'ai pas encore trouvé ce que je cherche... ». Tu vois, même l'amour ne m'apaise pas ( II sourit et continue... ) «J'ai embrassé des lèvres de miel, senti la guérison tout au bout de ses doigts, ce désir brûlant est monté comme un feu, j'ai parlé avec la langue des anges, j'ai serré la main d'un diable... ». Je crois que c'est une histoire de confiance..." BONO

With Or Without You : "Celle-ci parle des gens qui sont accros... à l'amour, en fait c'est une chanson d'amour mais... perverse. Il m'est difficile de la re-situer dans un contexte précis mais je suis sûr que c'est un sentiment que beaucoup d'entre nous éprouvent (silence)... Comme quand deux personnes s'aperçoivent qu'elles ne peuvent pas vivre ensemble mais qu'elles ne peuvent pas vivre séparément non plus... C'est la violence de l'amour..." BONO

Bullet The Blue Sky : "Un blues électrique... ça date d'un voyage que j'ai fait au Salvador et au Nicaragua l'année dernière... où je me suis pris la trouille de ma vie, ce qui m'a bien remis à ma place... Des campesinos m'avaient invité à visiter leur ferme dans les collines qui entourent San Salvador, quand il y a eu un bombardement... Les jets de combat passaient au-dessus de nous avec un bruit d'enfer et je me suis retrouvé littéralement cloué au sol par la panique. Je voulais m'enfuir mais impossible de bouger et j'ai ressenti ce que ressentent probablement les gens qui vivent là tous les jours. Pourtant les campesinos n'avaient pas l'air d'avoir peur, ils me montraient le village qui était bombardé et me disaient « C'est par là-bas, de l'autre côté, nous, nous sommes ici... ».- Ils se sont habitués à l'idée de la mort et face à leur courage, je me suis senti tout petit. J'ai raconté ça au groupe et j'ai demandé à Edge de mettre toute l'électricité et toute l'intensité possibles dans ses parties de guitares... Le rap, je l'ai improvisé au studio..." BONO

Running To Stand Still : "C'est un poème en prose... L'histoire d'un couple de junkies qui essayent de vivre ensemble. Basée sur des faits réels qui m'ont été racontés et qui se sont passés dans une famille que je connais. Un jour le mec a voulu dealer un gros paquet d'héroïne pour s'ensortir... ( Il chantonne )... «Doux est te pèche mais amer est te goût dans ma bouche... »." BONO

Red Hill Mining Town : "La pression engendrée sur les familles par la grève des mineurs anglais a été terrible... On voit à la télé ou on lit dans le journal qu'il y a 1 000 personnes au chômage mais on oublie que ça concerne aussi 1 000 familles, 1 000 relations personnelles... Il y a des hommes qui perdent toute dignité et toutrespect d'eux-mêmes parce qu'ils sont sans emploi et j'ai lu que pendant cette grève, des mecs ne faisaient même plus l'amour à leur compagne car ils se sentaient incapables d'aimer... J'ai flippé parce que quand on atteint ce point de rupture, plus rien n'est sacré... Je pense qu'il va falloir sérieusement réexaminer cette idée de soi-disant libération que doit nous apporter la technologie. Si nous ne sommes pas vigilants, nous allons tous nous retrouver esclaves... Les machines ne réclament pas d'augmentation, elles ne se mettent pas en grève et elles tournent 24heures sur 24, 368 jours par an. A qui est-ce que ça profite ? Et qui, au contraire, subit les conséquences de cette évolution ? Je rencontre de plus en plus de gens qui ne bossent plus que trois jours par semaine... tout ça parce que les multinationales se livrent à une compétition acharnée sans se préoccuper des conséquences pour les travailleurs... Je n'arrive pas à me faire à cette idée. Même sur le p/an politique, je me sens complètement perdu... Les politiciens se répètent, sont obsédés par le passé... Les idéologies de Marx ou de Lénine ont cent ans et on continue de vouloir les adapter au monde moderne au lieu de chercher des nouvelles solutions aux problèmes qui se posent aujourd'hui... C'est ce que je dis dans In God's Country" BONO

In God's Country : "Suit « Red Hill Mining Town » sur l'album... ( il récite )... «L'eau coule dans les rivières mais plus pour très longtemps... nous avons besoin de nouveaux rêves ce soir... Le sommeil est une drogue dans le pays de Dieu, les yeux sont tristes et les croix de travers... ». Il faut qu'on se réveille, je me demande où sont les nouveaux rêveurs... Les penseurs aussi... Je suis persuadé que les dix années à venir vont être cruciales et déterminantes pour l'esprit de l'ère qui nous attend... qui sera positive ou complètement négative... Nous vivons une époque dangereuse, celle du fascisme souriant, celle de la poignée de main amicale mais de la manipulation des médias... ( silence )... C'est une discussion sans fin !" BONO

Trip Through Your Wires : "Brian (Eno) disait tout te temps ; "Ce titre est de la joie pure" ! Celui qui chante ne sait pas quoi faire face à cette femme, il se demande s'il doit l'étreindre ou bien la fuir... Cette chanson est un peu comme un kleenex, comme «Norwegian Wood »..." BONO

One Tree Hill :  "( C'est The Edge qui prend le relais )... «ce morceau est dédié à Greg Carroll, un de nos très proches amis qui s'est tué à Dublin dans un accident de moto. Nous l'avions rencontré en Nouvelle Zélande lors de la tournée de « The Unforgettable Fire » où il s'occupait du matos sur scène. Et nous lui avons proposé de venir travailler avec nous en Irlande... Sa disparition a été un choc pour nous tous... Souvent, je me surprends à l'attendre, à le voir passer la porte... Je n'arrive pas à croire qu'il est parti... Bono :   - J'ai écrit une partie du texte quand j'ai assisté à son enterrement en Nouvelle-Zélande..."

Exit : "Pour moi c'est plus proche d'une nouvelle que d'une chanson et je ne peux pas m'empêcher de penser qu'elle est inachevée... C'est presque un brouillon... A vrai dire, je suis moi-même assez curieux de savoir ce que ça raconte... Le personnage de cette histoire pourrait être un héros de Flannery O'Connor et illustre peut-être ma fascination pour la violence ou plutôt pour la manière dont l'esprit fonctionne au niveau de la violence... Il se met une idée dans la tète qu''il appelle « Les mains de l'amour»... Une idée qu'il a peut-être piquée à un de ces évangélistes qui prêchent à la télé américaine... ( il récite )... « Les mains de l'amour, laissez-moi vous parler des mains de l'amour, laissez-moi vous parler mes frères et mes sours... »..." BONO

Mothers Of The Disappeared  : "C'est encore le Nicaragua et le Salvador... Quand je discutais avec ces familles qui m'expliquaient qu'un jour leur enfant avait disparu... pour ne revenir que beaucoup beaucoup plus tard et sous forme d'une tête dans une boîte à chaussures. Je t'assure que ça te donne la gerbe, profondément, que ça te secoue de l'intérieur... C'est odieux..." BONO

 

 Extraits d'un article paru dans Best, Juillet 1987

 

 

 

Les paroles

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